GROSSESSES EN MILIEUX SCOLAIRES:le sexe est-il devenu une discipline dans nos écoles, lycées et coll
- Emmanuel DIKONGUE
- 26 oct. 2017
- 2 min de lecture

Mise en scène de problématiques jeunes pour sensibiliser les pairs adolescents et jeunes.
Comme un mal qui tombe du ciel, frappe à l’aveuglette et repend sa terreur, le sexe semble devenir la discipline prioritaire dans les écoles, lycées et collèges du Benin ; avec sa horde de grossesses. Nous n’en voulons pour preuves que les récents résultats des enquêtes du ministère des enseignements secondaires techniques et de la formation professionnelle. Sur 301821 filles inscrites pour le compte de l’année scolaire 2016/2017 ; 2763 furent enceintées ; soit 0,92%. Le département des Collines tient le flambeau de leader avec 472 cas. Le Mono et le Couffo sont les lanternes rouges avec respectivement 92 et 37 grossesses scolaires. La 3ème place tombe dans la gibecière du département du Borgou avec 400 cas. L’article 10 de l’arrêté N° 15 du 31 Mars 2016 pose la définition globale du phénomène. Si l’auteur d’une grossesse portée par une apprenante ou par une éducatrice est un apprenant, cette grossesse est dite en milieu scolaire.Face à la recrudescence du problème, parents et acteurs du secteur éducatif tentent autant que faire se peut d’apporter des explications.A l’analyse, les causes sont multi factionnelles, de la misère ambiante à la pauvreté en passant par le manque de dialogue dans les familles, l’insuffisance de sensibilisation, les envies démesurées des filles, le rejet des instructions religieuses, l’inconscience des apprenants et de certains éducateurs, jusqu’au gout illimité du sexe influencé par le climat et la culture. Joutes oratoires et sens aiguisés des formules se mêlent pour expliquer les raisons du fléau qui empeste profondément le secteur éducatif du Benin aujourd’hui. Indigne et honteux, le phénomène vient pourtant s’associer au consumérisme d’une société qui ploie déjà depuis des lustres sous le coup du sous-développement. Les victimes essuient par contre dans la plupart des cas, des conséquences graves de l’échec scolaire, des infections sexuellement transmissibles, des mutations et exclusions des centres d’apprentissages prévues par l’article 16 de l’arrêté du 31 Mars 2016 ; le tout au milieu d’une société traumatisée. Rien n’y fait le phénomène va au fil des jours crescendo. Au lieu du « chaque enfant qu’on enseigne est un homme qu’on gagne », on se lance sur le « chaque fille qu’on envoie à l’école est un bébé qu’on gagne ».
Pour apporter des solutions à ce phénomène qui soulève la problématique de l’adéquation entre population et développement,il serait nécessaire de continuer massivement la sensibilisation ; d’implorer ou de forcer l’implication des parents à travers des échanges ouverts ; d’appliquer rigoureusement les sanctions. Loin des susceptibilités identitaires, culturelles ou cultuelles, il faudrait ouvrir des débats permanents et ainsi laisser s’exprimer inquiétudes et interrogations de manières claires. Il est pour tout dire temps, de se battre contre cette forme d’ignorance pour la dignité et l’épanouissement ; à travers la perception anticipée des visions et actions qui marqueront la différence. Vivement qu’avec cette nouvelle année scolaire, nous soyons tous essentiel et digne d’éternité pour baisser, si on ne peut l’éradiquer, le phénomène de grossesses en milieux scolaires.
Emmanuel DIKONGUE
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